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Pasteur et la découverte du vaccin contre la rage

En 1879, Louis Pasteur, surnommé par René Dubos le « Franc-tireur de la science », a découvert le principe du vaccin et ceci grâce aux vacances d’été que celui-ci s’est octroyé. Tout grand esprit a besoin de repos.

Le choléra des poules fait alors rage, depuis le printemps. Après plusieurs mois d’expériences infructueuses, Pasteur décide de se reposer et part rejoindre sa femme ainsi que toute sa famille dans sa maison de campagne.

De retour dans son laboratoire, très détendu après ses congés estivaux, il reprend avec une grande motivation ses recherches, suivant le même procédé que celui établi jusque-là. Il inocule la bactérie du choléra sur des poules. Et il attend : une heure, deux heures. Aucune poule ne meurt. L’aiguille de l’horloge tourne et tourne pendant des heures, tout comme Pasteur dans son laboratoire. Rien ne se passe. Les poules sont toujours aussi pimpantes. Le chimiste de formation, loin d’être novice en matière d’expériences scientifiques, réfléchit : « Mais que se passe-t-il donc ? Pourquoi ces poules résistent ? Jusque-là toutes les poules mouraient, une fois qu’on leur injectait une souche du choléra. ». Son esprit très aiguisé ne tarde pas à trouver la réponse à sa question. Il déduit, après maintes et maintes réflexions, que le seul élément changeant par rapport aux autres expériences est la souche, beaucoup plus vieille que les autres car restée tout un été dans le laboratoire avant qu’il ne l’utilise une fois rentré de sa maison familiale. Pasteur inocule donc une nouvelle culture issue d’une souche très récente, non seulement sur de nouvelles poules, mais aussi sur les anciennes ayant déjà reçues la bactérie altérée de la souche laissée durant tout l’été. Les nouvelles poules meurent très rapidement, alors que les autres survivent. Le résultat déconcerte plusieurs de ses condisciples et surtout le premier d’entre eux, le docteur Emile Roux. En revanche, Pasteur ne semble nullement étonné. Cette étape constitue le point crucial de son expérience et confirme ce qu’il commençait à penser : la forme atténuée de la bactérie, laissée durant l’été, a immunisé les poules et leur a permis de faire face à la version virulente du choléra, injectée dans un second temps.

A partir de cette découverte accidentelle, le « Franc-tireur de la science » établit une technique générale de vaccination applicable à toutes les maladies infectieuses, en un temps record de quatre ans. Là est la grande trouvaille du chimiste français. En effet, si Edouard Jenner (fin XVIIIe-début XIXe siècle), confrère anglais qui a très largement inspiré Pasteur, avait déjà découvert un moyen de vacciner, sa méthode restait limitée à une maladie, la variole, et était basée sur un agent immunisant déjà existant, le cowpox. D'ambition généraliste, celle de Louis Pasteur repose sur l’atténuation de la virulence du microbe responsable de la maladie (bien que le procédé varie suivant le type de microbe en cause : atténuation par vieillissement des cultures pour le choléra des poules, par passage de lapin à lapin pour l’érysipèle du porc).

C’est suivant cette méthode découverte par hasard que Louis Pasteur découvre le vaccin contre la rage quelques années plus tard, en 1885. Victor Hugo, mort cette année-là, ne disait-il pas : « Les grands artistes ont du hasard dans leur talent et du talent dans leur hasard ».

Image : Tableau d'Albert Edelfelt (1885). Louis Pasteur observant une moelle épinière de lapin contaminé par la rage en train de se dessécher dans un flacon contenant des cristaux de potasse : technique du vaccin contre la rage.

Commentaires

  1. c'est un tres intelligent savant qui mérite "bienfaiteur de l'humanité"

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  2. Quel âge avait-il ?.

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  3. Quel son ces oeuvre de vaccination

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  4. Zut moi je cherche la description du tableau arrière plan 1er plan etc

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  5. Je soumet une lecture très critique d'un point de vue scientifique du travail de Pasteur sur la rage... tout en confirmant que Pasteur est un grand scientifique notamment pour ses prises de positions face aux pratiques médicales en matière d'hygiène...

    Le premier exemple qui illustre l'incertitude de l'exposition, et le doute le plus célèbre, est celui du premier être humain vacciné par Pasteur, le jeune alsacien Joseph Meister, dont l'histoire figure dans livres scolaires. Plusieurs personnes mordues comme lui par le chien, et non traitées par Pasteur, n'eurent pas la rage. Ce chien n’était probablement pas enragé, pas plus que celui ayant mordu le berger Jupille lui aussi passé à la postérité après avoir été « sauvé » par le traitement de Pasteur. Que prouve, en effet, le fait que les jeunes Meister et Jupille ait échappé à la rage ? Absolument rien, si ce n'est que le traitement qu’ils ont reçu ne leur a pas communiqué la rage (l'animal n'ayant pas été diagnostiqué). Ces deux cas ont pourtant assuré la gloire de Pasteur qui continua à pratiquer ses injections antirabique desséchée à tous ceux qui accouraient de toute la France et de l'étranger pour subir ce traitement après s'être fait mordre par un chien supposé enragé.

    Quelle était donc l'ampleur du risque de mourir enragé à l’époque de Pasteur ? De 1850 à 1872 il y eut 685 morts, soit une moyenne de 3 cas mortels chaque année, et, de 1 875 à 1 885, 43 morts, soit 4 par an. En donc un fléau si terrible comparé à la tuberculose qui, à la même époque faisait plus de 100 000 victimes ! Mais la peur de la rage était telle que beaucoup de gens demandaient à subir le traitement antirabique à la suite d'une morsure, sans avoir préalablement l'assurance que le chien était vraiment enragé. De plus, il avait été démontré que la morsure par un animal réellement enragé n'était suivie d'un développement réel de la rage que dans 5 à 16 % des cas, ce que Pasteur lui-même a confirmé.

    Malgré cela, nombreux étaient les candidats au traitement de Pasteur . Pour mesurer son efficacité, nous ne savons rien quant au risque d'exposition.
    Ainsi, les pastoriens de l'époque disaient avoir inoculé, jusqu'au [31 décembre 1886, 2682 individus dont 1 929 Français. «Il en est 18 qui sont mort, nous en avons guéri 1911.» Comment la rage qui ne faisait que quelques victimes par an aurait-elle pu prendre une telle ampleur depuis la découverte du traitement de Pasteur ? Combien parmi elles étaient réellement contaminés ? Sans doute un nombre minime si on tient compte de ce qui précède (absence de diagnostic de rage chez l’animal), faible pourcentage de rage après morsure par un animal véritablement enragé). Ce subterfuge, consiste à considérer que les individus mordus étaient fatalement exposés à contracter la maladie.

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    1. trop cool je fais un exposé sur Louis Pasteur avec mes copines


      texte écrit par marine (du93)

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  6. Une dernière remarque à ce sujet.

    Un autre subterfuge de Pasteur a consisté à retirer des statistiques les cas de rage qui survenaient pendant le traitement ou dans les quinze jours après la dernière injection, éliminant par là même la possibilité qu'ils puissent être imputés au traitement lui-même. Tous les sujets traités n'ont pas eu en effet la même chance que les jeunes Meister et Jupille et un certain nombre d'accidents ont conduit à la mort des personnes qui n'étaient peut-être même pas infectées, au point que le Dr Lutaud écrivait : « Monsieur Pasteur ne guérit pas la rage, il la donne. » Les cas de rage survenant chez les vaccinés étaient d'un type particulier, avec des formes paralytiques inhabituelles « qui survenaient invariablement de 20 à 35 jours après les inoculations pastoriennes et qui déterminaient la mort par paralysie dans un délai de 2 à 6 jours. Ce n'était plus la rage avec ses symptômes convulsifs, mais une affection nouvelle qui présentait une analogie absolue avec la maladie que M. Pasteur faisait naître chez les lapins par ses inoculations ; c'était en un mot la rage du lapin, la rage paralytique, la rage de laboratoire ». Des cas semblables sont encore survenus dans les années 1960, notamment au Brésil.

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  7. J'ai même entendu dire qu'un autre l'avait trouvé avant lui. Mais, il est judicieux de ne pas prêter son oreilles aux commérages.

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  8. C'est un homme qui mérite que tout le monde le connaisse,car c'est un héros de l'humanité.

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  9. quel age avait-il?
    vous êtes sur?????

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  10. comment il a trouver le vaccin contre la rage ?

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  11. lol pasteur est un escroc
    c est un impasteur

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    1. Vous faites peut-être partie de ces anti-vaccins assez stupides pour oublier - volontairement - les bienfaits apportés à l'humanité par la vaccination. Pasteur est la tête de turc des anti-vaccinalistes. Et pourtant...
      Eradication de la variole depuis 40 ans (auparavant 2 millions de morts par an dans le monde); quasi éradication à 99% de la poliomyélite (avant 350.000 nouveaux cas par an, 46 cas en 2016); quasi disparition en France de la polio, du tétanos, de la diphtérie, etc.

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  12. Un détail du traitement de Meister illustre ces mots écrits en 1996 par Maxime Schwartz, alors directeur général de l'Institut Pasteur (Paris) :

    Pasteur n'est pas perçu aujourd'hui comme il y a un siècle ou même il y a vingt ans. Le temps des hagiographies est révolu, les images d'Épinal font sourire, et les conditions dans lesquelles ont été expérimentés le vaccin contre la rage ou la sérothérapie antidiphtérique feraient frémir rétrospectivement nos modernes comités d'éthique229.

    Pasteur, en effet, fit faire à Meister, après la série des inoculations vaccinales, une injection de contrôle. L'injection de contrôle, pour le dire crûment, consiste à essayer de tuer le sujet en lui injectant une souche d'une virulence qui lui serait fatale dans le cas où il ne serait pas vacciné ou le serait mal ; s'il en réchappe, on conclut que le vaccin est efficace

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  13. Cette dernière injection 'mortelle' prouve simplement que le petit Joseph Meister était immunisé contre la rage grâce aux 12 ou 13 injections précédentes, de plus en plus virulentes. D'un moyen curatif, Pasteur avait fait un traitement préventif.

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    1. On peut reprocher à Louis Pasteur de s'être inspiré des travaux de chercheurs contemporains, en les dénigrant d'abord puis en 'piratant' leurs recherches et sans citer parfois ni leurs noms ni leurs travaux. Ainsi Pasteur n'est pas le seul inventeur du vaccin contre la rage car il a 'piqué' bien des idées de Pierre-Victor GALTIER, professeur vétérinaire à Toulouse qui a même été nommé pour le prix Nobel mais qui est mort avant. De même, il n'est pas le seul inventeur de la pasteurisation qui porte son nom, il a 'piraté' les travaux d'un oenologue bourguignon, le vicomte de VERGNETTE.
      Mais Pasteur a su magistralement synthétiser les travaux de ses précurseurs, les clarifier et les mettre en oeuvre. Son œuvre a été l’enchaînement logique, persévérant et harmonieux d’une même pensée, depuis ses premières découvertes en cristallographie jusqu'à l’invention du vaccin contre la rage.

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    2. Louis Pasteur avait prononcé et écrit deux phrases qui montrent qu'il n'a pu inventé les vaccins contre le charbon et la rage : la première pour le charbon où il apprend la découverte du vétérinaire Toussaint avec des immunités provenant de germes chauffés et tués :"cette découverte de Toussaint bouleverse toutes mes idées sur les germes et les vaccins . Toussaint s'est trompé". Pasteur vitaliste ne pouvait concevoir une immunité qu'avec des germes et virus vivants. La deuxième pour la rage où il déclare :" moi vivant,il n'y aura pas d'autres vaccins que le mien inactivé à l'oxygène ! cherchez le". Son vaccin a tué, raison pour laquelle il a fait ses réussites pour le charbon et la rage avec le vaccin de Toussaint dont le protocole a été inventé par Galtier,autre vétérinaire proposé pour le prix Nobel mais mort avant.Dans ses notes secrètes qu'il avait demandé de ne publier que 100 ans après sa mort,Pasteur explique "l'emprunt..." fait au vaccin de Toussaint pour l'expérience de Pouilly le Fort,vaccin que Galtier a repris et amélioré pour obtenir le premier vaccin efficace
      contre la rage 20 mois avant Pasteur qui n'a fait que s'approprier ce vaccin en tentant des expériences humaines que jamais un médecin diplômé n'aurait tentées .
      Meister et Jupille non expertisés ,et dont on doute aujourd'hui de la réalité de l'infection rabique, vont donc servir le surhomme... qui aurait sauvé des vies humaines en découvrant "seul..." le vaccin de Galtier. Depuis plus d'un siècle,on continue donc de nous servir cette légende mensongère que le milieu scientifique
      pasteurien ne veut rectifier car en France,on ne doit pas toucher à Pasteur et pourtant la lecture de ses notes révèle la vérité en mentionnant les deux phrases précédentes où on voit dans quelle confusion ,il se trouve par rapport aux vaccins aux germes et virus tués ,base du vaccin antirabique où il ne peut bien sûr en être le découvreur puisqu'il n'y croyait pas et qu'il voyait dans l'immunité,une nourriture pour les microbes...qui cessait quand ils avaient tout consommée..drôle d'hypothèse et de cheminement pour celui qu'on définit comme "le père de l'immunité et de la vaccination"

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