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Articles

Affichage des articles du octobre, 2011

Alexandre Ier de Macédoine, le Philhellène

Il existe des "Alexandre" dont on oublie qu'ils ont existé. Le plus célèbre est évidemment Alexandre le Grand, dont l'adjectif nous a presque fait oublier qu'il fut le troisième de la dynastie des Téménides, la famille royale macédonienne. Il y eut donc deux premiers "Alexandre". C'est Alexandre Ier (500 – 450 av. notre ère) qui nous intéresse aujourd'hui. Il est le premier roi macédonien à véritablement inscrire sa politique dans la voie du philhellénisme, c'est-à-dire à vouloir voir son peuple accepté parmi le cercle restreint et sélectif des civilisés grecs ! D'où découle son adjectif : Alexandre le Philhellène, ou « l'ami des Grecs ». Alexandre Ier est le dixième roi de la liste monarchique macédonienne. Il est le fils d'Amyntas Ier, un grand roi qui fit connaître son royaume à la Grèce. Poursuivant la politique conciliatrice de son père avec des Grecs pourtant arrogants et méprisants, Alexandre entend ouvrir davantage la Macé

Hypatie d'Alexandrie, une femme seule face aux chrétiens

Alexandrie, ville de savoir ; ville de délices ; ville de richesses ! Et pourtant parfois, ville décadente et théâtre des pires atrocités faisant ressortir le vice animal, dénué de toute philosophie civilisatrice. En 415 de notre ère, cette Alexandrie, cité révérée et donnée en exemple, va connaître les premiers signes de sa décadence : elle assassine une des plus grandes savantes et philosophes de l’histoire de l'humanité, la belle et intelligente Hypatie. Née vers 370, Hypatie a environ dix ans lorsque l’empereur Théodose proclame la foi chrétienne comme étant la religion officielle de l’empire. Théodose met fin à un millénaire de stabilité religieuse et installe une religion qui tend à la prédominance   et qui, par l’intolérance qu’elle exerce, met l’empire en proie à des révoltes incessantes.  Moins d’un siècle suffira à le faire définitivement chuter ! Les chrétiens avaient été plusieurs fois massacrés – souvent injustement – servant de boucs émissaires quand la situation l’i

A Lépante, les chrétiens coupent la barbe du sultan

La bataille de Lépante est l’une des plus grandes batailles navales du XVIe siècle, qui voit s’opposer les Ottomans et les nations chrétiennes. L’origine de cette bataille est triple. Il s’agit tout d’abord d’une lutte d’influence et politique entre les deux grandes puissances européennes du moment, à savoir l’Empire Ottoman dirigé par Sélim II et l’Espagne des Habsbourg dirigé par Philippe II. Le premier est un vaste empire, dont le centre se situe en Turquie et qui s’étend sur l’Europe Centrale, l’Afrique du Nord et une large partie du Proche et du Moyen Orient. Au XVIe siècle, la famille des Habsbourg divisée en deux branches, règne sur une large partie de l’Europe (l’Espagne, le Portugal, les Flandres, l’Autriche et le Saint Empire). L’Espagne tire ses richesses de l’or en provenance de l’Amérique du Sud. La pression Ottomane se fait de plus en plus ressentir en Méditerranée. Les Européens ont encore en tête l’avancée ottomane en Europe centrale, ainsi que le siège de Vienne. Par a

1879 : le Sénat passe à gauche

Lors des dernières élections sénatoriales, en septembre 2011, le Sénat, bastion de la droite, a basculé à gauche. Un grand nombre de médias qualifie ce moment d’historique, soulignant que cette institution politique n’a pas connu l’alternance, depuis le début de la Ve République. Ce même événement a lieu en 1879, sous la IIIe République. La toute jeune République naissante (proclamée en septembre 1870, elle existe vraiment à part entière qu’à partir de 1875 avec l’élaboration des lois constitutionnelles) est plus royaliste que républicaine, aussi surprenant que cela puisse paraître (1). Partout où l’on regarde, la République est en danger : l’Assemblée nationale est majoritairement monarchiste, le président de la République Mac Mahon est un légitimiste (2). Et pourtant, sans le savoir, la monarchie française vit les derniers instants de gloire de son histoire. Des fissures apparaissent. Les monarchistes sont divisés. Déjà, en 1872, Adolphe Thiers, monarchiste libéral, pressent que

Clovis et le Vase de Soissons : Vérité Historique ou Légende Pédagogique ?

Qu'est-il donc arrivé à Soissons en 486 ? La ville est restée célèbre auprès de nombreux élèves du primaire grâce à une unique anecdote. Là-bas, les enseignants racontent inlassablement depuis plus d’un siècle, que Clovis, le roi des Francs, s'est vu refuser l'attribution d'un vase par un soldat peu scrupuleux qui bafoue l'autorité du roi en brisant le précieux objet. Quelque temps plus tard, le roi se venge de l'affront : ayant déposé à terre les armes du soldat rebelle, sous prétexte que sa tenue laissait à désirer, Clovis lui fracasse la nuque pendant que ce dernier ramasse ses affaires. Aussitôt le roi s'exclame « souviens-toi du vase de Soissons ! » (Selon les textes, la vraie phrase serait : « Ainsi as-tu fait au vase de Soissons ! »). Ce fait est-il réellement avéré ? Est-ce une de ces fameuses « paraboles » censée illustrer et donner une leçon dans l’histoire ? Nous devons cet épisode de la vie du roi mérovingien au grand Grégoire de Tours qui a ch

Rodrigo, César et Lucrèce : trois Borgia sulfureux

Dans son roman intitulé Lucrèce Borgia, Victor Hugo décrit l’héroïne, comme une femme vicieuse, immorale et une empoisonneuse. Ces qualificatifs restent attaché à la famille Borgia. Nul doute, que les séries télévisées diffusées prochainement en France, se feront les vecteurs de cette image. Alors pour tous ceux qui en visionneront les épisodes, voici quelques cadres généraux. Les Borgia sont issus de la petite noblesse espagnole. Alfons de Borja est archevêque de Valence. Alphonse V, roi d’Aragon en fait son secrétaire et utilise ses talents de diplomate. Il prend part au concile de Rome et suit Alphonse V, lors de la conquête de Naples. Profitant des luttes entre les Colonna et les Orsini, Alfons Borja accède à l’investiture pontificale en 1455, sous le nom de Calixte III. Il installe sa famille à Rome, qui italianise son nom, devenant ainsi les Borgia. Parmi les nouveaux à Rome, il faut citer son neveu, Rodrigo qui est nommé cardinal. Ce dernier a plusieurs enfants avec sa maitr