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Nabta Playa, les Secrets du premier Calendrier de l'Humanité

La préhistoire regorge d'innovations captivantes qui ont distingué nos ancêtres en tant qu'homo sapiens, des êtres humains éclairés. Les actualités archéologiques et les études sur les populations préhistoriques offrent chaque année des surprises considérables et des trouvailles qui ont su transformer notre compréhension de ces époques obscures où, malheureusement, l'homme ne consignait pas encore. La première préoccupation de ces individus capables de décoder l'univers qui les entourait fut de maîtriser le temps ; élément essentiel lorsque l'on est nomade. Ainsi, grâce à des millénaires d'expériences et d'observations, nos ancêtres savaient se référer aux étoiles, à la lune et au soleil. Cela leur permettait d'anticiper l'arrivée des saisons propices et défavorables, la germination de certaines graminées sauvages ou encore la migration des troupeaux vers des régions plus hospitalières. Mais tout a un tournant : l'homme décida un jour de se sédentariser ! C'est ainsi, qu'aux alentours des XIe – Ve millénaires, en parallèle avec la sédentarisation et la domestication des plantes – soit l'agriculture – les hommes ont mis au point sans doute l’outil le plus fondamental à leur développement – après le feu – à savoir le calendrier.


Quand date le premier calendrier ? L'archéologie semble avoir trouvé la réponse en plein désert, à l'extrême sud de l’Égypte, à l'ouest d'Abou Simbel, sur le site de Nabta Playa. Là-bas, le sable et la chaleur ont remplacé la sérénité d'un climat plus tempéré où vivaient des hommes et des femmes il y a plus de 8000 ans. Les archéologues ont découvert des signes d'une occupation qui s'étendrait entre le Xe millénaire et 2500 av. notre ère. Le fait le plus marquant, outre les tessons de poteries et les indices d'une agriculture naissante, a été la découverte du plus ancien calendrier du monde connu. Sa datation n'est pas précise car le carbone 14 admet une marge d'erreur de plusieurs siècles ! Il daterait donc approximativement du Ve millénaire, soit 1000 ou 2000 ans plus tôt que le très célèbre Stonehenge. Les archéologues l'ont retrouvé intact, tel qu'il avait été laissé (abandonné ?) six ou sept millénaires plus tard ! Celui-ci se compose d'un cercle de petites pierres – très rudimentaires - de 4 mètres de diamètre et un axe délimité par deux « portes » qui indiquaient le lever du soleil au solstice d'été pendant cette période. L'importance de ce solstice était cruciale pour les habitants puisqu'il marquait le début des pluies et rythmait ainsi les récoltes.


La découverte de nombreux tumulus abritant des restes humains et animaux ainsi que des mégalithes suggérerait l'hypothèse que Nabta Playa a été un lieu de rencontres et de cérémonies religieuses qui se serait progressivement sédentarisé (un lieu de passage?). Une étude plus détaillée pourrait, peut-être, démontrer que des « centres religieux » ont ainsi éclos dans tout le Proche et Moyen-Orient pendant le néolithique comme à Göbekli Tepe en Anatolie. Hélas, l'absence de politique de conservation du site pendant plus de vingt ans a irrémédiablement dégradé Nabta Playa.


Les archéologues ont longtemps mis en avant l'invention de l'agriculture comme étant le socle de la civilisation en oubliant fréquemment cette structure fondamentale qu'est le calendrier. Il a permis aux hommes d'anticiper les récoltes, l'arrivée ou le départ des animaux et surtout, il a structuré la vie quotidienne. Plus tard, les Sumériens et les Égyptiens ont construit la base de leurs civilisations impressionnantes sur un calendrier moderne. En effet, ils ont divisé le temps en secondes, minutes, mois et années permettant ainsi de mener des politiques agricoles, administratives, diplomatiques et militaires organisées... en avance sur le temps !


Remarque : Le site de Nabta Playa doit sa notoriété aux ufologues et aux théoriciens des « anciens astronautes » qui ont beaucoup écrit sur ce fameux calendrier. Une de leurs thèses vise à démontrer que nos ancêtres doivent leur savoir à une intervention extérieure plutôt qu'à leurs observations et leurs expériences.

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