Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du avril, 2012

Tragédie dans l'Antiquité, l'Incendie de Persépolis par Alexandre le Grand

L’événement qui marqua durablement le Moyen-Orient du IVe siècle av. notre ère aux toutes dernières heures de l'Antiquité, au point même de faire trembler l'équilibre des forces de cette époque, fut la destruction de la grande capitale des invincibles, et néanmoins battus, Perses. Perséopolis, comme l'on nommé les Grecs, était, à l'instar de Babylone, la plus belle et la plus riche des cités de l'Empire perse. Construite sous l'impulsion du Grand Roi Darius Ier deux siècles auparavant, elle s'était installée parmi les plus belles cités de cet immense empire qui allait de l'Indus à l’Égypte. Alexandre, reprenant pour lui l'expédition tant rêvée par Isocrate et son père Philippe, s'était élancé vers l'Asie en 334 avec la ferme intention de détruire et de punir les Perses pour les envahissements successifs de la Grèce et le grand incendie d'Athènes par Xerxès en 480. Enfonçant par trois fois les armées ennemies au Granique, à Issos et à Ga

Lord Carnavon victime de la malédiction de Toutankhamon

La malédiction des pharaons ! Ce trait littéraire, voir même tout à fait romantique remonte à la nuit des temps de l’Égypte pharaonique. Croyant en l'immortalité de l'âme, les Égyptiens ne voulaient en aucun cas, que leurs corps, une fois mort, soient détruits et dépouillés. Les conséquences sur leurs vies dans l'au-delà auraient été désastreuses. Alors, afin de se protéger, ils écrivaient des formules magiques et religieuses, vociférant contre ceux qui oseraient venir troubler leur dernière demeure et leur repos éternel. De terribles souffrances, une mort tragique et une lignée familiale maudite attendaient tous ceux qui profaneraient les tombes. Cependant, quoi de plus terrible que de s’attaquer au plus sacré des hommes sur terre, la réincarnation d'Osiris, descendant même du dieu à tête de faucon Orus : le pharaon ! Pourtant, depuis l'Antiquité même, certains hommes bravent ces malédictions pour y voler or, pierres précieuses et mobiliers. Les pilleurs de

La Vénus d'Urbino de Titien

Tiziano Vecello, dit Titien en français (1490-1576), est un peintre vénitien. Dès 1510, il est déjà célèbre dans toute la péninsule italienne. Il choisit de travailler pour Venise en échange d’importants avantages en nature. Son talent interpelle les autres princes italiens puis l’empereur Charles Quint, dont il devient le peintre favori. Titien peint de nombreux portraits des grands personnages de son époque, mais également des scènes religieuses. Son œuvre connaît plusieurs étapes. Il emprunte à ses deux maîtres, Giovanni Bellini et Giorgone, les sujets et le style se caractérisant par des formes larges et cernées. Dans les années 1550, Titien travaille davantage sur la lumière et les couleurs, afin de donner davantage de profondeur à ses portraits. Cependant, Titien reste toujours classique dans sa conception d’ensemble et demeure le maître indiscutable de la peinture vénitienne. Dans cette œuvre de 1538, exposée actuellement à la Galerie des Offices à Florence, Titien représente

Cordouan : le Versailles de la mer

Jusqu’au 4 novembre 2012, le Musée de la Marine Nationale à Paris présente une exposition sur les phares. L’occasion nous est donnée de faire la lumière sur le plus ancien phare français toujours en activité : le phare de Cordouan. Le phare est construit sur le plateau de Cordouan, situé dans l’embouchure de la Gironde à sept kilomètres des côtes et appartient actuellement à la commune de Verdon sur Mer. A l’origine, il est bâti sur un îlot s’élevant à quelques mètres au dessus du niveau de la mer, y compris à marée haute. En érigeant des digues, les ouvriers réussirent à s’y installer le temps du chantier. Au fil des siècles, le plateau a subi l’érosion provoquée par l’action de la mer. Désormais, cet îlot est submergé la plupart du temps, excepté lors des marées basses de forts coefficients. Le nom « Cordouan » proviendrait peut-être de l’existence d’un comptoir commercial fondé au Haut Moyen-âge à l’entrée de l’estuaire par des Maures originaire de Cordoue. Au XVIe siècle, le

Isocrate ou l'éloge de la Grèce unie

Le Grec de l'Antiquité s'est toujours considéré comme un être à part. Différent par la langue et la culture, il ne l'est en aucune façon par la religion, polythéiste, et même par l'allure ! Sa peau teintée par le soleil riche et généreux de la Méditerranée ainsi que sa barbe fournie marquant le pas entre l'enfance et la maturité, lui font ressembler autant à un perse qu'à un anatolien... lesquels, par certains côtés, peuvent être même bien plus raffinés que lui ! Cependant, cette certitude d’apparaître comme des « gens différents » les ont amenés à diviser le genre humain en deux catégories bien distinctes : les Grecs, civilisés et policés, et enfin les Barbares incultes. Euripide, dans son Iphigénie ne déclare-t-il pas que « le Barbare est né pour l'esclavage et le Grec pour la liberté » ? Mais malgré son essor intellectuel – indéniable –, la Grèce des cités n'a pas réussi à surmonter son particularisme municipal. Et dès le dernier perse

La Naissance de Vénus de Bouguereau

William-Adolphe Bouguereau (1825-1905) est un peintre français fortement inspiré par ses confrères de la Renaissance et tout particulièrement par Raphaël. Il tient à maintenir la peinture dans le style académique. Il réalise de nombreux portraits méticuleux, des tableaux religieux et des scènes mythologiques. Ces dernières sont souvent prétextes à représenter dans des décors surnaturels ou archéologiques des nus féminins d’un fort érotisme. Dans cette œuvre de 1879, exposée actuellement au musée d’Orsay à Paris, Bouguereau représente la naissance de Vénus, déesse romaine de l’amour. Selon les récits mythologiques, Vénus a jailli de l’écume de la mer, en sortant d’un coquillage. Le mot « écume » se dit aphros en grec d’où le nom d’Aphrodite. Homère nous décrit l’évènement de la manière suivante : Le souffle du vent d’ouest l’a portée De l’écume jaillissante et par-dessus la mer profonde Jusqu’à Chypre, son île, aux rivages frangés de vagues Et les Heures couronnés d’or L’ont accueillie

Fantômes et légendes :Napoléon et l'apparition de Mantoue

Le surnaturel n'est pas l'apanage des fous. Dans notre histoire de grands hommes, renommés, ont eu affaire avec le surnaturel. Si la notion d'intervention « extra-terrestre » est plutôt rare, ou nullement analysée comme telle par les hommes du passé, les rapports avec des interventions de l'au-delà sont courants, voir même hebdomadaires depuis que l'homme sait écrire. Nous parlons ici de fantômes, êtres que l'on aime à représenter avec des capes blanches mais qui, dans les récits, apparaissent le plus souvent en habit, parlent et ne surgissent pas pour faire peur. Néanmoins, ils dégagent à ceux qui les voient toujours la même sensation de mal-être. C'est ainsi que Napoléon, témoin indirect, mais dont la foi et la parole ne sont pas - toujours - à remettre en doute, a déjà eu affaire avec le surnaturel. L’Empereur croyait-il aux fantômes ? On peut en effet le supposer. Cependant, l'anecdote que je me plais à vous conter ici, n'est pas directe

Le siège de Larsa : Comment Hammurabi de Babylone a étendu son royaume en Mésopotamie

Hammurabi est une figure clé de la longue Histoire Mésopotamienne. Il marque une rupture nette avec l’ancien temps des cités et des élites suméro-akadiennes du IIIe millénaire et l’hégémonie babylonienne des IIe et Ier millénaires. En effet, si Babylone connut des périodes de dominations étrangères et des destructions au cours de sa riche histoire, elle resta comme le symbole de la puissance, de la richesse, de la beauté et de la culture jusqu’à nos jours. C’est sous le règne d ‘Hammurabi (1792-1750) que la ville obtint ses lettres de noblesse. De tous ceux que connurent la ville sous son long et prolifique règne, un événement marqua l’avènement et l’hégémonie de Babylone sur le vieux pays mésopotamien. Cet événement, c’est la prise de la ville de Larsa en 1763 qui vit l’annexion de son royaume, qui était le plus grand de Mésopotamie, par Babylone. Comment Hammurabi a-t-il pu organiser une campagne militaire aussi importante ? Quelles en étaient les raisons et qu’elles en furent les c