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La vie à Athènes

La ville d'Athènes
Au –Ve siècle, Athènes comprend 400.000 habitants sur 2.700 km2. Elle est l’une des cités les plus importantes de la Grèce antique. Les remparts, reconstruits par Thémistocle, mesurent neuf kilomètres de long et dix mètres de hauteur. Ils se prolongent jusqu’à la mer, afin de protéger la route menant au Pirée, le port d’Athènes situé à sept kilomètres de distance. Les deux villes forment un ensemble fortifié de briques crues montées sur un socle de pierre.
L’acropole surplombe toute la ville avec ses nombreux monuments et temples (Parthénon, Propylées, Erechtion). Il n’y pas de plan d’urbanisme déterminé du fait de la longue histoire de la ville. Les rues sinueuses s’entremêlent. Elles sont rarement pavées. L’Agora est le cœur de la ville. La place regroupe le temple d’Héphaïstos et l’hôtel des douze dieux, ainsi que tous les bâtiments abritant les institutions politiques et judiciaires (Bouleutérion, Stratégion, Prytanée). C’est également un marché où se dressent des échoppes de bois et de toiles.
Les maisons privées sont construites en briques crues. Elles sont d’une taille modeste, environ 40m2, et assez basse, guère plus d’un étage. Elle comprend deux à trois pièces qui donnent sur une cour intérieure dans laquelle sont installés la cuisine, la salle à manger et l’autel. Elles sont peu décorées. Le mobilier est sommaire : bancs, tables, lits, coffres. Aucune maison ne possède l’eau courante. Elles sont parfois équipées d’un puits ou d’une citerne. Cependant, la majorité des habitants se rendent aux fontaines publiques. Des canalisations évacuent les eaux usées dans la rue. Les déchets sont entassés dans un trou dans la cour, avant d’être évacués à l’extérieur de la ville. Le dépôt d’ordure à l’intérieur de l’enceinte est passible d’une amende. Les différences sociales se voient peu dans l’architecture des maisons et les populations sont assez mélangées. Quelques éléments les distinguent comme les fresques ou le mobilier. Seuls les citoyens sont propriétaires et ceux qui sont dans l’incapacité financière de le faire louent leur maison. 

La familles athénienne
La famille ou la maisonnée comprend le mari et son épouse, les enfants, les esclaves, les sœurs non mariées et les mères veuves. L'épouse demeure une mineure vivant sous la tutelle de son mari dans la maison et à l'écart du débat politique. Par le mariage, elle change simplement de tuteur et de maison. Elle est une citoyenne sans droit politique, qui gère le foyer. Elle ne possède aucun bien en propre. Pour les Grecs, les deux époux sont complémentaires, puisque l'homme prend en charge les travaux extérieurs et la femme les travaux intérieurs. La religion est le seul domaine public ouverte aux femmes. Elles fréquentent les sanctuaires, participent aux fêtes et peuvent devenir prêtresse.
La finalité du mariage est la procréation. L'amour au sein du couple est un plus, mais pas une obligation. Les femmes se marient entre 12 et 18 ans, tandis que les hommes le font vers 30 ans. L'adultère est uniquement toléré chez les hommes, sauf avec une citoyenne. Les relations homosexuelles sont tolérées.
Beaucoup de familles sont récompensées, car les hommes meurent souvent à la guerre. L'homme peut recourir à l'adoption en cas d'absence d'enfants légitimes de sexe masculin.
Les enfants doivent entretenir leurs parents une fois que ceux-ci sont vieux, d'où la hantise pour les Grecs de ne pas avoir d'enfants. En cas de manquement, le fils fautif est déchu de ses droits civiques. Les fils héritent de manière égale sans droit d’ainesse.

L'éducation
L’éducation des garçons les prépare à devenir des citoyens et des soldats.
Les enfants sont élevés par la mère et une nourrice. Ils font des jeux pédagogiques voués à façonner leur caractère (jeux de balle, poupées, figurines de soldat ou de chevaux). A l’âge de 7 ans, les filles apprennent les travaux de la maison, tandis que les garçons se rendent à l’école. Privée et payante, l’éducation est dispensée par des maitres choisis par les parents. Les sophistes sont des professeurs de rhétorique qui placent l’homme au centre de leur réflexion. Ils pratiquent le discours rationnel consistant à articuler le raisonnement selon des déductions causales. Ils dispensent leur enseignement aux élites et passent aussi du temps à discourir sur la place publique. Les jeunes garçons suivent un enseignement physique et intellectuel (grammaire, mathématiques, musique). Les cours sont collectifs ou particuliers en fonction des revenus des familles. A 12 ans, ils étudient les œuvres classiques, la rhétorique et pratiquent divers sports (lutte, course, lancer de disque, javelot). Après leur service militaire, ils sont inscrits sur les listes de leur dème.

L'homme athénien : un citoyen soldat
Le citoyen est un homme de 20 ans et plus, né d’un père citoyen et d’une mère athénienne. La cité compte 40.000 citoyens, soit 10% de la population. En -507, Clisthène réorganise administrativement le territoire. Il le divise en tributs (dème) qui regroupent des citoyens d’origines sociales diverses. Les hommes ne sont plus seulement unis par des liens familiaux ou de voisinage, mais aussi par un lien politique. Tous les citoyens peuvent occuper des charges. Les titulaires de ces charges sont renouvelés tous les ans par tirage au sort. Les citoyens siègent à l’Ecclésia et votent les lois. Une somme d’argent (misthos) est versée pour indemniser les citoyens siégeant. Tous ont le droit de s’exprimer, mais à ce jeu là, les grands orateurs tirent leur épingle du jeu. Les philosophes peuvent se développer car dans le système démocratique fondé sur le débat, la rhétorique fournit aux citoyens les armes linguistiques pour se faire entendre.
Les philosophes ne partagent ni les mêmes buts, ni les mêmes méthodes. Socrate et Platon reprochent aux Sophistes leur dévouement idéologique et financier. Pour eux, le discours rationnel doit servir la recherche désintéressée de la vérité et de l’ordre du monde. Socrate invite ses concitoyens à remettre en question leur valeur et leur manière d’agir pour atteindre la vérité universelle. Le pouvoir athénien se méfie de ces discours anticonformistes. Suite à la défaite contre Sparte, les philosophes sont rendus responsables des malheurs s’abattant sur la cité.
La Boulê assure la gestion de la cité. L’Héliée est une cour de justice. Les archontes s’occupent des fêtes et des affaires familiales. Les stratèges détiennent le pouvoir exécutif et militaire.
Les cités se livrent des guerres incessantes. La Grèce n’a pas d’unité politique. Un Athénien est d’abord citoyen d’Athènes avant d’être grec. La guerre entre Grecs est réglementée. Les belligérants n’attaquent pas par surprise. Il faut établir une déclaration de guerre. Les batailles se déroulent dans un espace délimité et ne met aux prises que des soldats. Les vainqueurs ne pourchassent pas les vaincus.
L’armée est calquée sur le modèle de la cité. Les riches commandent et servent dans la cavalerie. Les classes moyennes constituent l’infanterie et les pauvres sont employés dans la marine comme rameurs. Cette répartition selon la richesse s’explique par le fait que les soldats payent leur propre équipement. Seuls les citoyens âgés de 18 à 45 ans servent dans l’armée. Il s’agit d’une armée non professionnelle. A 18 ans, le citoyen effectue son service militaire (éphébie) durant deux ans.

Le mythe du physique sculpté
L’idéal physique grec est l’adolescent mâle, musclé au corps ciselé par des années de pratiques sportives. Il suffit de voir les représentations humaines sur les frises et les vases.
Le sport se pratique dévêtu au son de la flûte. Les jeunes s’entraident sur la palestre, un terrain rectangulaire à ciel ouvert entouré de portiques s’ouvrant sur diverses salles. Un corps sain et robuste permet d’affronter les périls des batailles, d’acquérir une renommée au stade, d’entretenir un esprit vertueux et d’être plus proche des dieux. La fascination pour le nu masculin répond aux exigences de la morale. Un beau corps est le réceptacle de la vertu. Le citoyen athénien a les cheveux courts. L’esclave est chauve. De ce fait, les Grecs n’hésitent pas à porter des perruques en cas de calvitie. Les Grecs se lavent avec un mélange de soude, d’argile et de nitrate de potassium. Ils réhydratent leur peau à l’huile d’olive et utilisent des parfums souvent importés d’Orient.
Les vêtements sont simples : une tunique en lin recouverte d’un manteau de laine l’hiver. Des fibules permettent de maintenir le tissu. Les Grecs marchent pieds nus dans les maisons et chaussés de sandales de cuir à l’extérieur. Les femmes doivent porter un voile hors de la maison. Les hommes mettent des chapeaux en paille, cuir ou fourrure.

L'alimentation
L’orge constitue la céréale de base consommée sous forme de galette aromatisée au miel. Les Grecs mangent des œufs, des laitages, des fromages de brebis et de chèvre. Les légumes sont chers. Ils consomment davantage des choux et des fèves (pois, lentilles) Les légumes sont transformés en soupe ou en purée assaisonnée d’huile d’olive, de vinaigre ou de garum. Les Athéniens sont de grands consommateurs de figues et de fruits. En revanche, ils mangent peu de viande et essentiellement du porc. Les brebis, chèvres, mouton servent pour le lait et la laine, les chevaux pour le transport et la guerre et les vaches et les mulets pour les tâches agricoles. La viande est surtout consommée lors des sacrifices. Les Grecs sont davantage portés sur les produits de la mer (poisson, coquillage, crustacé). Ils boivent de l’eau, du lait de chèvre et du vin coupé avec un mélange d’eau de thym, de miel et de cannelle.
La frugalité est érigée en vertu, car la terre produit juste de quoi se nourrir. Le commerce pallie les manques. Les Grecs importent le blé d’Égypte ou des rives de la Mer noire, du vin de Phénicie et les épices d’Orient.
Les Grecs prennent trois repas par jour. Le matin, ils mangent du pain trempé dans l’huile d’olive et des fruits. Le midi, ils déjeunent une soupe ou une purée. Le repas du soir est le plus copieux. L’homme et la femme ne mangent pas ensemble. Le chef de famille dîne en premier. Les élites font parfois des banquets. Allongés sur des banquettes, ils mangent en écoutant de la musique et en regardant des spectacles de danse. La cuisine est réservée aux femmes et aux esclaves.

Le théâtre : loisir d'importance
Le théâtre puise ses racines dans le culte de Dionysos. Il est de coutume de lui rendre hommage par des chants. Au fil du temps, l’un des chanteurs s’est détaché du chœur pour lui donner la réplique. Le théâtre est né de cet échange. Les chants et les danses occupent toujours une place essentielle. A Athènes, certaines fêtes comportent des concours musicaux. Les tragédies reprennent les contes mythologiques et traitent de la question du pouvoir. Les comédies abordent parfois des sujets d’actualité ou de société. Le prix des places est modique. Tout le monde peut se rendre au théâtre. Néanmoins, l’accès pour les femmes et les esclaves fait toujours débat.

La religion
Chaque maison possède son autel privé dédié à Hestia, la déesse protectrice du foyer. Le père s’occupe du sanctuaire. Les libations sont faites avec de l’eau mélangée à du vin ou du miel. Un animal est sacrifié lors des grandes fêtes. Chaque nouveau membre de la maisonnée, esclaves compris, est introduit par un rituel. Les invités sont mis à l’honneur par des prières pouvant s’accompagner d’offrandes. A chaque automne, les phratries se réunissent pour les trois jours d’Apaturies et partagent un animal sacrifié. Après un décès, le mort est honoré par des libations et des prières. La famille accompagne le corps jusqu’au cimetière aux portes de la ville, puis elle procède à l’inhumation ou à l’incinération. Une stèle surmonte la tombe.
L’année est ponctuée de cérémonies religieuses publiques. Quatre fois par an, les Dyonisies célèbrent Dionysos par des processions, des offrandes et le sacrifice d’un bovidé. Des concours de chants, poésies et de théâtre se déroulent. Athéna, déesse tutélaire de la cité est régulièrement honorée. Tous les quatre ans, les Panathénées rassemblent tous les habitants, quelque soit leur statut, dans une procession des portes de la ville jusqu’au Parthénon sur l’acropole. Ce temple abrite la statue en or et ivoire d’Athéna.
Les temples sont ouverts à tous, mais pas le sanctuaire regroupant les statues et les offrandes. Il n’y a pas de prêtres officiels. Certains magistrats ou citoyens sont choisis pour occuper cette tâche. Lors des sacrifices, les habitants se partagent la viande lors d’un banquet. Les abats sont brûlés, afin que les dieux puissent se nourrir.

Sources
Texte : « Vivre dans la Grèce antique », Les Cahiers de Sciences et vie, n°143, février 2014, 98p.
Image : wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c4/Akropolis_by_Leo_von_Klenze.jpg 

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