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Affichage des articles associés au libellé Anatolie

Piyama-Radu et Alaksandru : Les Visages Oubliés de la Guerre de Troie

Dans les brumes de l'Antiquité, où le temps semble suspendu entre le mythe et la réalité, deux figures émergent de l'obscurité. Les deux sont réelles et ont existé. L'une est Piyama-Radu, un chef de guerre originaire du royaume anatolien d'Arzawa, probablement au service des rois d'Ahhiyawa, l'autre est Alaksandru, le souverain de la mystérieuse cité de Wilusa. Moins célèbres que les héros d'Homère, ils pourraient pourtant être les véritables visages de deux des protagonistes derrière le mythe de la guerre de Troie. Nous sommes au XIIIe siècle av. J.-C., une époque où les empires s'étendent et se contractent autour de la Méditerranée. Les Hittites, avec leur capitale à Hattusa, règnent alors sur l'Anatolie et s'aventurent même en Syrie et en Mésopotamie. Leur empire est un mélange de cultures et de peuples, unifié sous le joug de leur puissance militaire. Les Ahhiyawans, quant à eux, sont un peuple mystérieux qui navigue entre les îles de la mer

Pausanias et Cléonice : Une tragédie d'amour et de pouvoir de l'Antiquité

Au cœur de l'Antiquité, Byzance, cette cité florissante, était le théâtre de nombreux événements et intrigues. Les rues pavées résonnaient des murmures des marchands, des éclats de rire des enfants et des discussions animées des philosophes. Mais parmi tous les récits qui ont traversé le temps, celui de Pausanias, le puissant général des Lacédémoniens (Spartiates), et de la jeune Cléonice, reste l'un des plus poignants. Pausanias, un homme de guerre, avait vu et vécu bien des batailles. Il fut d'ailleurs de ceux qui vainquirent les envahisseurs Perses à la décisive bataille de Platée en 479 av. J.C. Mais un jour, au détour d'une ruelle de Byzance, il fut vaincu non par une épée, mais par le regard d'une jeune fille. Cléonice, avec ses vingt printemps, avait cette beauté intemporelle qui pouvait faire chavirer le cœur du plus endurci des guerriers. Leur rencontre fut brève, un simple échange de regards, mais suffisante pour hanter les nuits du général. Obsédé par son

Le Mausolée d’Halicarnasse

  Un vaste tombeau se dressait face à moi à Halicarnasse, de grandes dimensions et d’une beauté si exquise, qu’aucune autre tombe ne pouvait se vanter. Lucien de Samoasate   Localisation  : Bodrum (Halicarnasse) - Turquie Date  : -350 Détruit 1494 Architecte  : Satyros de Priène et Pythéos de Priène   L’essentiel Halicarnasse est une ville de Carie en Asie Mineure. Cette province fait partie de l'Empire perse. Cependant, elle est si éloignée de la capitale que ses gouverneurs jouissent d’une très grande autonomie. Le monument est décidé par Artémise II, la veuve du gouverneur Mausole, pour accueillir les cendres de son époux. Il est peu probable qu’il fut commencé au décès de Mausole, ce qui reviendrait à dire qu’il fut construit en à peine trois ans. Le mot "Mausolée" dérive du nom de l’occupant de ce somptueux tombeau. Par la suite, il donna ce nom à toutes les constructions de ce type.   Les différentes sources documentaires, les fouilles archéol

Le Riche Crésus contre Cyrus le Perse: où l'orient prend pied en occident?

L’Asie Mineure fait-elle partie de l’occident ou de l’orient ? Difficile de répondre à cette question – encore plus aujourd’hui – tant elle déchaine des passions. La réponse médiane – le juste milieu -   est qu’elle a toujours été un monde à part, véritable carrefour entre plusieurs cultures. C’est la religion musulmane – sans cesse ramené à l’est et aux Mille et une Nuits – qui pousse la plupart des gens à la situer en orient. Pourtant, elle fut aussi grecque. Si   nous gardons cet état d’esprit alors l’Asie Mineure a été tantôt orientale, tantôt occidentale. Voici un des épisodes célèbres qui a fait passer cette région aux mains de l’orient. Les légendes et ce qu’elles véhiculent sont souvent magnifiques et porteuses d’espoir… mais pas toujours. Les Grecs nous ont appris l’art de la tragédie. Et pour faire écho à mon précédent article sur les histoires vrais souvent romancées afin d’en dégager une morale prend tout son sens avec l’histoire de Crésus roi de Lydie au VIe siècle a

Alexandre le Grand homosexuel ? Le doute Hephaestion

Il est un fait, sur la possible homosexualité d’Alexandre, qu’il faut relever immédiatement. De toute sa vie, aucun acteur privilégié, c’est à dire proche du conquérant – et ils sont nombreux -  n’a jamais affirmé ou constaté de visu le voir pratiquer une relation sexuelle avec un autre homme. Cependant aucun non plus n’affirme qu’il n’en a jamais eue. La seule énigme tourne autour du seul et même homme avec qui il partage très souvent son quotidien: H é phaestion. Savoir si ces deux hommes ont un jour ou l’autre sauté cette fragile frontière qui sépare la grande amitié de l’amour restera pour l’éternité en suspens… du moins pour le moment ! Il faut s’attarder un instant sur l’ami intime d’Alexandre, celui qui lui sera toujours fidèle. H é phaestion naît à Pella, la même année qu’Alexandre. Fils d'Amyntas, un aristocrate macédonien, il reçoit également la même éducation que lui auprès du philosophe Aristote dans son adolescence. Il est un homme fort et beau. Certaines anecdo

La bataille du Granique: le Jour où Alexandre le Grand attaque l'Asie

Avant son épopée fabuleuse qui le mena de Pella – la capitale macédonienne – aux confins de l’Orient, à la frontière indienne, Alexandre le Grand a du en découdre plus d’une fois avec les éternels ennemis des Grecs, les Perses. La première bataille qu’il mène face à eux se trouve en territoire contrôlé par l’administration du Grand Roi Darius III, en Anatolie de l’ouest, sur les rives du fleuve Granique en mai 334. Des Perses divisés Avant cette bataille, les Perses sont sûrs de leur force. Il faut dire que la situation n’est guère avantageuse aux Macédoniens. Alexandre ne possède qu’entre 30 000 et 40 000 hommes, alors que l’armée perse peut, en quelques jours, rassembler au moins le double. Les chroniqueurs anciens exagèrent les chiffres jusqu’à un demi-million d’hommes ! De surcroît, les Perses ont l’avantage du terrain qu’ils connaissent et possèdent. En fermant leurs villes, ils peuvent laisser Alexandre errer sans fin sur les terres ne trouvant aucune nourriture pour alimenter

Les Histoires Légendaire du jour de la Naissance d'Alexandre le Grand

21 Juillet 356 av. notre ère. Le monde s’est arrêté quelques instants. Par une nuit chaude et orageuse pour ne pas dire cyclonique, la reine de Macédoine, la belle et farouche Olympias, est délivrée de ses souffrances et dévoile de sa chair le résultat de ses amours avec son tout puissant mari Philipe. La reine enfante un beau bébé mâle bien portant. Celui qui vient de voir le jour pour la première fois est annoncé comme un monstre qui va déchirer le monde antique et le modifier jusque dans ses plus inébranlables fondations. Le futur prodigieux du jeune nourrisson, auquel on donne le nom d’ Alexandros, ou Alexandre, est déjà visible depuis la fenêtre de la chambre de la reine jusqu’en Anatolie: un couple d’aigles puissants et majestueux - sûrement Zeus et Artémis – veillent silencieusement sur le berceau d’Alexandre, tandis que le merveilleux temple d’Ephèse de cette même déesse Artémis, trop occupée à veiller le nourrisson, est en proie aux flammes du pyromane Erostrate. Horreur !

Le siège de Byzance par Philippe de Macédoine ou l'origine du croissant de lune musulman

Hiver 340 av. notre ère. Le froid gèle les corps des défenseurs de la ville de Byzance. Cette cité, à l'avenir impérial, n'est alors qu'une simple cité marchande idéalement placée sur le détroit du Bosphore qui permet aux eaux de la Méditerranée de pénétrer dans le pont Euxin - ancien nom de la Mer Noire. Soumise aux influences perses et athéniennes, Byzance devient un enjeu crucial pour la puissance montante du IVe siècle : La Macédoine. Vous imaginez déjà Alexandre le Grand surgissant avec son armée et du haut du gigantesque Bucéphale, prendre d'assaut la ville et la soumettre. Or, il faut savoir rendre à César ce qui lui appartient : en 340, Alexandre n'a que 16 ans et le roi de Macédoine, celui qui a apporté la stabilité et la puissance à ce petit royaume au nord de la Grèce, est son père, Philippe. Philippe est un grand roi. Guerrier autant que cultivé, il n'a de cesse de vouloir faire accepter la Macédoine parmi le cercle fer